Né le 15 novembre 1945 à Ballarat, en Australie, Roger Donaldson émigre en Nouvelle-Zélande à l'âge de 19 ans, devient photographe puis réalisateur de publicités, documentaires et séries télévisées. Son premier film Sleeping Dogs dont il était également producteur, date de 1977 et plonge Sam Neil au cœur d'un complot révolutionnaire. Ce fut le premier film, après quinze années de non-productivité, à porter la nationalité néo-zélandaise, poussant les politiques à créer une commission du cinéma. Smash Palace, un drame qui voit un fou des voitures négliger sa famille et briser son couple, commence à le faire connaître dans le monde entier. Logiquement, le voilà engagé à Hollywood pour réaliser une nouvelle adaptation des "Mutinés du Bounty" : Le Bounty réunit Mel Gibson et Anthony Hopkins et se révèle un franc succès au box-office américain. Du coup, Roger Donaldson s'embarque pour une aventure hollywoodienne, jalonnée de commandes prestement remplies et d'échappées plus risquées. Il donne dans le drame carcéral Marie, une histoire vraie qui bénéficie de la présence de Sissy Spacek, mais qui passe à la trappe. Deux ans plus tard, on le retrouve à la barre de Sens unique, un excellent thriller militaire qui révèle la même année que Les incorruptibles Kevin Costner au grand public, puis se met au service (minimum) du sourire de Tom Cruise jonglant avec ses Cocktail pour séduire Elizabeth Shue. La comédie fait un tabac, le dernier avant un tunnel d'échecs : de la fantaisie policière, Cadillac man, où s'affrontent Robin Williams et Tim Robbins, au trouble polar tarabiscoté, Sables mortels, avec Mickey Rourke, jusqu'au remake risqué du Guet-apens de Sam Peckinpah, où le duo Kim Basinger/Alec Bladwin, couple d'escrocs en cavale, peine à faire oublier le tandem Steve McQueen-Ali MacGraw. Retour au succès en 1995 grâce à La mutante qui voit le cinéaste exploiter avec une belle efficacité le thème du virus extraterrestre, personnifié par Natasha Henstridge qui embarque une poignée de scientifiques dans une course-poursuite haletante. Et puisque le grand spectacle lui réussit, Roger Donaldson persévère avec Le pic de Dante, renouant plutôt bravement avec le genre du film catastrophe, en l'occurrence une éruption volcanique dont Pierce Brosnan et Linda Hamilton tentent de prévenir une paisible communauté, évidemment incrédule. Changement de cap ensuite avec Treize jours, où le réalisateur s'essaye à la fresque historique, soit la chronique de la crise des missiles de Cuba en octobre 1962, retrouvant pour l'occasion Kevin Costner. En orchestrant l'affrontement Al Pacino/Colin Farrell pour La recrue, thriller au sein de la CIA, Roger Donaldson prouve qu'il continue d'attirer les têtes d'affiche, à défaut d'avoir véritablement marqué un film de son empreinte.
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