Avant de se lancer dans le septième art, Raoul Walsh est tour à tour gérant d'une entreprise de prêt-à-porter, dresseur et convoyeur de chevaux puis assistant anesthésiste. En 1908, ce fils d'émigré irlandais fait ses premiers pas de comédien avec les troupes de théâtre de Sid Green et Thomas Dixon. Sa carrière débute véritablement quatre ans plus tard lorsqu'il entame une fidèle collaboration avec Christy Cabanne et qu'il part à Hollywood en compagnie du cinéaste D.W. Griffith.
En 1915, Raoul Walsh co-réalise The Life of General Villa, documentaire centré autour du célèbre révolutionnaire mexicain. L'Américain incarne ensuite l'assassin de Lincoln dans le Naissance d'une nation de D.W. Griffith puis signe dans la foulée un contrat avec la Fox. Une reconnaissance de la profession qui marque le début d'une très prolifique carrière pour Walsh, étalée sur près d'un demi-siècle, brassant tous les genres et l'imposant comme l'un des cinéastes les plus influents du septième art.
Dans les années 20, Raoul Walsh se distingue avec une réalisation directe et épurée qui trouve son rayonnement dans des drames et des films d'actions, parfois teintés de comédie comme dans Au service de la gloire. Paradoxalement, son plus grand succès de l'époque est un film d'aventures traditionnel, Le Voleur de Bagdad, porté par Douglas Fairbanks. En 1929, le cinéaste perd son oeil droit lors du tournage du western In Old Arizona, dans lequel il tenait le rôle principal. C'est un mal pour un bien : ce nouveau handicap stoppe définitivement sa carrière d'acteur mais le cantonne désormais exclusivement à la réalisation.
Pour les studios Warner Bros, Raoul Walsh poursuit alors un parcours jalonné de comédies et de drames (Le Passeport jaune, Me and my Gal) mais déjà, il cimente un cinéma plus dur, plus noir, en réalisant notamment le western La Piste des geants en 1930, qui donne à John Wayne l'un de ses premiers grands rôles. C'est à la fin des années 30 et dans les années 40, sous la coupe de la Warner et avec ce style plus sombre, que le cinéma de Raoul Walsh va trouver son apogée.
Ses plus grands succès de l'époque sont des classiques du film noir tels que L' Enfer est à lui (1949), avec James Cagney, ou Les Fantastiques Annees vingt, Une femme dangereuse et La Grande évasion, mettant tous trois Humphrey Bogart en haut de l'affiche. Faisant tourner Errol Flynn dans La Charge fantastique, Gentleman Jim et Du sang sur la neige, il réserve une large place aux westerns et films de guerre dans sa filmographie, avec notamment L' Escadron noir, La Vallee de la peur et Sabotage à Berlin.
Raoul Walsh est souvent catalogué comme un cinéaste d'action mais ses films, souvent dôtés d'une structure narrative originale, sont aussi empreint d'une juste approche psychologique. Dans les années 50 et 60, le cinéaste connaît un succès moindre mais continue de réaliser westerns et films d'action comme Capitaine sans peur, Barbe-Noire le pirate, Les Implacables ou Le Cri de la victoire. En 1964, il livre La Charge de la 8e brigade puis prend sa retraite, sa vue déclinante ne lui permettant plus d'exercer son activité.
Véritable institution du septième art, Raoul Walsh s'éteint en 1980, laissant derrière lui une filmographie quantitativement et qualitativement sidérante. Sur un demi-siècle, il aura fait tourner les plus grands comédiens de l'époque, de John Wayne à Humphrey Bogart, en passant par James Cagney et Errol Flynn.
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