Né le 15 juillet 1959 à Alger, et débarqué en France avec sa famille quelques années plus tard, Patrick Timsit, pour le moins que l'on puisse dire, est un amuseur-né. Sa famille et ses camarades de classe peuvent en témoigner ! Et pour le prouver, après après son bac, il décide de ne pas continuer les études et de se lancer, à la place, dans l'import-export international... de ratatouille ! Sa mère l'en dissuade heureusement assez vite, et le jeune Patrick décide de s'orienter vers l'immobilier, ouvrant rapidement sa propre agence. Il a alors 22 ans, et c'est grâce à son chien, qui rentre quelque part dès qu'une porte est ouverte, que Patrick met la première fois le nez dans un atelier de théâtre. Fasciné, il y revient de façon assidue au point d'en devenir un pilier et de participer à la création de "L'architruc", une pièce signée Robert Pinget. Claude Confortès, qui l'aide à présenter son spectacle "Les femmes et les enfants à mort", dans un théâtre de Montparnasse puis au Festival d'Avigon, lui offre son premier (petit) rôle dans sa comédie Paulette, la pauvre petite milliardaire. Pour vivre pleinement (de) sa passion, Patrick quitte alors l'immobilier et s'écrit des spectacles qu'il joue en one-man-shows : "Patrick Timsit lache le morceau", au Café de la Gare, en 1987, "Timsit déboule et débile", la même année au Splendid Saint-Martin... Des spectacles à l'ironie mordante, acide, qui n'ont pas peur de titiller là où ça fait mal... On le voit alors de plus en plus à la télévision, où il est invité pour y faire le guignol, participer à des caméras cachées... Il écrit aussi des chansons ("Lachez les chiens" de Super Nana). Le cinéma ne tarde pas à s'intéresser fortement au bonhomme, et Gérard Jugnot lui offre son premier grand rôle (un clochard) dans Une époque formidable... Mais c'est La crise, de Coline Serreau, qui fait de Patrick Timsit une vedette à part entière, dans un registre d'emmerdeur légèrement décalé par rapport à son habituel personnage de boute-en-train. La crise est un triomphe, et Timsit enchaîne les spectacles ("Timsit, vite !" au Théâtre Tristan-Bernard) et les premiers rôles dans des comédies qui cartonnent : Un Indien dans la ville, Pédale douce, dans lequel il n'a pas peur de se transformer en femme. A l'aise dans le contre-emploi (il incarne un tueur psychopathe dans Passage à l'acte, un indic cafardeux dans Le cousin et un Français moyen catapulté paparazzi de choc dans Paparazzi), il ne s'en tient pourtant pas à faire l'acteur, et passe derrière la caméra en 1998 avec Quasimodo d'El Paris, relecture haute en couleur, entre délire ubuesque et parodie kitsch, de l'œuvre de Hugo. Dans le rôle-titre, Timsit s'éclate un max, tandis que dans le rôle de Frollo, le curé obsédé sexuel, Richard Berry trouve un de ses meilleurs rôles. Et ce dernier lui rendra la pareille en lui offrant le rôle principal (un dragueur qui n'a que quelques mois pour convaincre une femme qu'elle est celle de sa vie) de son premier film L'art (délicat) de la séduction. Entre-temps, Patrick Timsit aura profité du voyage à Tahiti offert par Alain Corneau pour le film d'aventures Le prince du Pacifique, avant de tomber raide dingue de la belle Laetitia Casta, prostituée de choix dans Rue des plaisirs de Patrice Leconte. Avec Quelqu'un de bien, le comédien repasse deriière la caméra et se donne à nouveau le rôle principal, à parts égales avec José Garcia dont il est le frère en quête d'une greffe de foie. Une comédie, évidemment.
|