On entend la première fois parler de Patrick Dell'Isola à l'occasion de la sortie d'Etat des lieux, film qu'il avait coréalisé avec Jean-François Richet et dont il tenait aussi le rôle principal, celui d'un type vivant en banlieue et qui, aliéné par les institutions sociales, finit par dire merde à son patron et aux flics. Un film “de contrebande” entièrement financé par les deux amis, qui avaient créé leur société, Actes et Octobres pour l'occasion, finançant leur projet en jouant au casino avec une mise de départ de 100 francs. Les plus perspicaces avaient peut-être vu le comédien dans un court métrage tourné en 1991, Blood Runners (signé Steven Vilder), toujours est-il qu'il faudra attendre quatre ans pour le revoir à l'écran, dans le rôle principal de Rien à faire, un chômeur qui découvre l'adultère au gré de ses journées d'oisiveté. Encore un rôle marqué par une certaine conjecture sociale défavorable, que le comédien semble incarner à merveille. Il est d'ailleurs à nouveau rattrapé par la violence urbaine dans Ligne 208 où, chauffeur de bus agressé par des voyous, il bascule vers la tentation raciste. Alors que l'on n'a toujours pas vu La commune, de Peter Watkins, revoici Patrick Dell'Isola, cette fois dans le rôle d'un inspecteur de police à l'affiche de Roberto Succo.
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