Abonné très jeune aux Cahiers du Cinéma, Pascal Bonitzer intègre la légendaire revue en 1969, après avoir décroché une licence de philo à Nanterre. Auteur de textes théoriques, il est aussi l'un des seuls rédacteurs à signer des critiques de films dans le mensuel qui vient de prendre le virage maoïste. Prof à Censier à partir du milieu des années 70, il fait ses débuts de scénariste en 1976 en participant à film de Moi, Pierre Rivière... de Michel Foucault pour René Allio.
Pascal Bonitzer ne tarde pas à se faire un nom comme scénariste, notamment au service d'autres anciens des Cahiers : Pascal Kané, Jean-Louis Comolli, André Techiné (Les Soeurs Brontë en 1979, avant Le Lieu du crime ou Les Innocents) et surtout Jacques Rivette. L'Amour par terre, en 1984, marque le début d'une longue collaboration avec le maître de la Nouvelle Vague, aussi fructueuse (plus de 10 films, dont La Belle Noiseuse et Va savoir) qu'originale : Bonitzer écrit d'abord un canevas, en compagnie de Christine Laurent et du cinéaste, puis rédige les dialogues au jour le jour pendant le tournage. Raoul Ruiz, Schroeder et Jacquot ont fait appel à ce scénariste qui travaille aussi pour le petit écran (L'Affaire Villemin) .
Passé tardivement à la mise en scène, avec le court Les Sirènes en 1989, Pascal Bonitzer réalise en 1996 son premier long métrage, Encore, comédie en forme d'autoportrait ironique autour des déboires amoureux d'un prof campé par Jackie Berroyer. Le Prix Jean-Vigo vient saluer ce coup d'essai qui se signale par des dialogues incisifs et pleins d'esprit, une qualité qu'on retrouve dans Rien sur Robert (1999), deuxième opus interprété par un autre beau parleur, Fabrice Luchini.
Désireux de s'éloigner de la comédie pure, Bonitzer ose quelques incursions dans le fantastique au sein de ses films suivants, deux marivaudages teintés d'humour macabre, Petites coupures (avec Daniel Auteuil, 2003) et Je pense à vous, (2006), co-écrit par Marina De Van. Il tourne ensuite son premier film de commande, Le Grand alibi, adaptation d'un roman d'Agatha Christie, interprété -c'est la loi du genre- par une pléiade de comédiens, de Miou-Miou à Lambert Wilson en passant par Valeria Bruni Tedeschi et Caterina Murino.
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