C'est dans la ville minère de Broxburn, dans le West Lothian écossais, qu'est né Michael Caton-Jones. C'était en 1958. Après y avoir passé son enfance, il gagne Londres à l'âge de 17 ans pour y devenir écrivain. Après avoir travaillé comme machiniste dans les théâtres du West End, il entre à la National Film School britannique, où il se fait rapidement remarquer. Son premier projet, un court métrage intitulé Liebe Mutter, est élu meilleur film lors des European Film Student Awards, et son second, The Riveter, fut immédiatement acheté par la BBC. Après seulement deux années d'études, sa réputation est si bonne qu'on lui propose la réalisation de "Brond", un téléfilm en trois parties pour Channel 4. Le succès de "Brond" confirme son statut de jeune cinéaste des plus prometteurs. Son premier long métrage, Scandal, interprété par John Hurt, Bridget Fonda, Joanne Whalley-Kilmer et inspiré d'une liaison qui défraya la chronique en Grande-Bretagne, est un succès critique et public, avec plusieurs prix et citations à la clé, dont la Caméra d'or à Cannes, des Golden Globes et divers prix européens. Son second film, Memphis Belle, suivait la périlleuse mission finale de l'équipage d'un bombardier au cours de la Seconde Guerre mondiale. Ce fut Caton-Jones qui choisit Harry Connick Jr pour le rôle de Clay Busby, et lança ainsi la carrière d'acteur du jeune crooner. Il dénichera, 3 ans plus tard, un autre jeune acteur promis à un bel avenir : Leonardo DiCaprio, pour Blessures secrètes, un beau film méconnu sur l'enfance maltraitée, où le futur héros de Titanic affronte avec aplomb un De Niro tyrannique. Après la comédie Doc Hollywood sur les bienfaits du retour à la campagne, avec Michael J. Fox, et l'épopée écossaise Rob Roy, inspirée du roman de Walter Scott, avec un Tim Roth d'anthologie en salaud, le cinéaste s'attelle au Chacal, remake du film de Fred Zinneman, datant de 1973 : cette fois, les postiches de Bruce Willis et l'invraisemblance qui règne sur ce thriller ont raison de la patience du spectateur. Un passage par la télévision avec la série "Trinity" dédiée aux familles américaines de souche irlandaise, puis Michael Caton-Jones signe en 2002 Père et flic, où il retrouve De Niro en flic respecté confronté aux frasques de son fils camé, un polar plutôt réussi à l'ambiance tragique. C'est avec le percutant Shooting dogs, récemment sorti, que le cinéaste révèle un autre talent que celui de bon faiseur, en s'attaquant frontalement au génocide rwandais. Par contre, on ne sait pas trop quoi attendre de Basic instinct 2, la suite (espérée ?) du thriller de Paul Verhoeven, où Catherine Tramell reprend goût au pic à glace.
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