Originaire de Cambridge, dans le Massachussetts, où il est né le 8 octobre 1970 d'un père banquier en investissements à la retraite et d'une mère prof, Matt Damon grandit dans un milieu aisé. Le jeune garçon fréquente les meilleures écoles et rencontre, alors qu'il a tout juste 10 ans, un certain Ben Affleck, avec lequel il se lie immédiatement d'une amitié indéfectible. Une amitié qui l'est encore aujourd'hui. Passionnés par le kung-fu, les comics et Godzilla, la paire fait les quatre cents coups, rêve de cinéma et tourne même dans une poignée de spots de pub locaux. S'il est un vrai bourreau des cœurs, Matt est aussi un élève exceptionnellement doué : il sera accepté à quasiment toutes les universités auxquelles il a postulé. Il choisit finalement Harvard, où il suit des études littéraires. Il y entamera d'ailleurs, en collaboration avec l'ami Ben Affleck, l'écriture d'un scénario qui deviendra, quelque dix ans plus tard, celui de Will Hunting, récompensé par l'Oscar du Meilleur scénario. Pourtant, Matt Damon ne tient plus en place à Harvard, ne souhaitant pas spécialement embrasser une carrière de médecin ou d'avocat. Après trois années d'études, il décide donc de se consacrer exclusivement au métier d'acteur et file à Los Angeles. Il faut dire que Matt avait déjà figuré aux génériques de quelques films tournés autour de Boston, parmi lesquels Mystic pizza, qui vit débuter Julia Roberts et Lili Taylor et dans lequel il apparaît brièvement autour d'une tablée. En 1990, Ben était le fils rebelle de Brian Dennehy dans un téléfilm de John David Coles, "Rising Son", puis un étudiant raciste dans La différence, de Robert Mandel, son premier grand rôle pour le cinéma, sans oublier celui du sous-lieutenant novice de Geronimo. Arrivé à Hollywood, c'est le début du combat pour se faire connaître et reconnaître. Matt participe d'abord au premier téléfilm réalisé par Tommy Lee Jones (lui aussi un ancien d'Harvard), "The Good Old Boys", où il interprétait un jeune Texan des années 1900 passionné de mécanique, mais c'est surtout grâce à A l'épreuve du feu, où il est un soldat héroïnomane (il perdra vingt kilos pour empocher le rôle) que Matt acquiert une certaine popularité, même si, déçu par le fait que sa prestation soit complètement occultée par les performances de ses co-stars Dennis Quaid, Meg Ryan et Denzel Washington, le jeune comédien pense un temps abandonner le business. C'est à ce moment-là qu'il repense au scénario de Will Hunting, entamé quelques années auparavant et laissé à l'abandon dans un tiroir. Le scénario terminé est immédiatement accaparé par les studios hollywoodiens, Gus Van Sant accepte de le réaliser et c'est Matt Damon qui tient le rôle-titre, sans oublier Ben Affleck dans celui du meilleur ami... C'est le ticket gagant pour la gloire (Oscar et Golden Globe 98 du meilleur scénario) le film remportant un énorme succès au box-office, relançant d'une part la carrière de Van Sant et lançant d'autre part celle de Matt Damon, désormais considéré comme le petit génie qui monte à Hollywood. Francis Coppola lui confie le rôle principal de L'idéaliste, un jeune avocat confronté à la corruption, puis c'est la consécration, sous la houlette de Steven Spielberg, dans Il faut sauver le soldat Ryan, où Matt campe le fameux soldat Ryan, perdu dans la campagne française et qu'une patrouille doit retrouver afin de le renvoyer aux Etats-Unis. Joueur de poker névrotique dans Les joueurs, ange déchu et violent (en compagnie de l'éternel complice Ben Affleck) dans le très iconoclaste Dogma, il trouve l'un de ses meilleurs rôles (injustement boudé par l'Académie des Oscar... retour de bâton après la success-story de Will Hunting ?) en incarnant, dans Le talenteux Mr Ripley, un caméléon meurtrier rongé par la solitude et le dégoût de lui-même, à cent lieues du Alain Delon de Plein soleil dont le film de Minghella est le remake. On le revoit ensuite en vétéran de la Seconde Guerre mondiale touché par la grâce du dieu du golf dans La légende de Bagger Vance, puis en cow-boy sympathique, solidement rivé à la selle de De si jolis chevaux. Le cru 2001 en impose aussi avec Jay and Silent Bob Strike Back, où il joue son propre rôle pour son pote Kevin Smith (c'est grâce à lui que le scénario de Will Hunting a passé la porte des studios) ; The Third Wheel, comédie grinçante qu'il produit et interprète avec Ben Affleck ; et surtout Ocean's eleven de Steven Soderbergh, où il rejoint les rangs d'une distribution étoilée (George Clooney, Julia Roberts, Brad Pitt, Andy Garcia, Bill Murray) pour l'un des plus grands casses du siècle à Las Vegas. Il revient aujourd'hui dans La mémoire dans la peau et endosse le costume du héros du roman de Robert Ludlum (déjà transposé à la télé avec Richard Chamberlain), celui d'un tueur à gages devenu amnésique. Mais Matt Damon ne s'arrête pas là, et nous l'attendons d'ores et déjà, dans le rôle-titre de Gerry, le road-movie experimental de Gus Van Sant, ainsi que dans Confessions of a Dangerous Mind, le tout premier long métrage de George Clooney derrière la caméra.
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