Né le 7 avril 1961 à Paris, Laurent Bouhnik travaille d'abord dans la BD et l'illustration. Il est ensuite formé au cinéma aux postes techniques de l'image et du montage entre 1988 et 1992 (suite à une commande qui ui avait été faite d'un film institutionnel en vidéo), tout en écrivant de nombreux scénarios et en réalisant deux courts métrages. Le premier, L'alligator, est primé à Aix-en-Provence et à Villeurbanne, mais c'est le deuxième, Troubles ou la journée d'une femme ordinaire, qui le révèle vraiment. Il passe au long métrage dans la foulée, signant avec Sélect Hôtel un premier film assez sordide dont les héros, pensionnaires d'un minable bouge parisien, sont soit prostitués (la composition de Julie Gayet était assez étonnante), soit héroïnomanes, soit travestis. Un regard âpre et empreint de naturalisme sur une jeunesse désorientée, et un ton qui se démarque considérablement de celui de ses pairs. Mais le microcosme-prison étouffant qui nourrissait l'atmosphère de Sélect Hôtel sera carrément multiplié par dix avec Zonzon, dont l'action se déroule intégralement au sein d'un centre de détention. Pascal Greggory et Jamel Debbouze se partagent la vedette d'un film à mi-chemin entre surréalisme du quotidien pénitentiaire et poésie onirique et stylisée à la Jean Genêt. Déroutant, évidemment. Avec 1999 - Madeleine, Laurent Bouhnik plie son plaisir du style au portrait d'une petite retoucheuse, bouffée par la solitude, en quête effrénée de communication et d'amour. En démarrant aussi magistralement ce qui devait être un cycle de dix films – tourné au rythme d'un par an –, on aurait pu croire l'amorce bien engagée, mais le bide public obtenu par le film aura finalement raison de l'ambitieux projet. C'est donc avec 24 heures de la vie d'une femme, librement adapté de la nouvelle de Stefan Zweig, que le cinéaste nous revient, avec un triple portrait de femme, détruite, transfigurée ou déshonorée par la passion.
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