Fille d'un patron de bistrot yougoslave qui décède alors qu'elle est adolescente, Josiane Balasko est élevée par sa mère et sa grand-mère. Très jeune, elle rêve d'embrasser une carrière artistique : après s'être essayée au dessin en intégrant une école de graphisme, et à l'écriture en rédigeant des nouvelles de Science-fiction, elle opte pour la comédie et suit les cours de théâtre de Tania Balachova.
Au milieu des années 70, Josiane Balasko rejoint l'équipe du Splendid, alors à la recherche d'une remplaçante pour Valérie Mairesse, partie faire du cinéma. Parallèlement, elle monte ses propres spectacles et incarne Ginette Lacaze dans une pièce écrite par Coluche, à qui elle est souvent comparée. Elle apparait à l'écran en 1973 dans L'An 01 et trouve son premier rôle important dans Les Petits câlins de Jean-Marie Poiré (1978). Jouant de son image d'anti-sex-symbol, l'actrice accède à la notoriété en même temps que ses camarades du Splendid, grâce au succès des comédies Les Bronzés (1978) puis Les Bronzés font du ski (1979), sans oublier Le Père Noël est une ordure (1982), dans lequel elle incarne l'exaspérante Mme Musquin. Les membres de la troupe prennent bientôt des chemins séparés, mais cette aventure collective sera l'objet d'un culte durable, puisqu'un troisième volet des Bronzés verra le jour en 2006.
A travers des films comme La Smala (1984) ou Nuit d'ivresse (1986), Josiane Balasko impose à l'écran un personnage de "femme ordinaire à qui il arrive des choses extraordinaires" (comme elle le déclarera à la revue Studio). En 1989, grâce à Blier le provocateur, elle est la secrétaire pour qui Depardieu quitte Carole Bouquet dans Trop belle pour toi, une de ses prestations les plus mémorables. L'actrice multiplie dès lors les rôles de composition : militante exaltée dans Tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir des parents communistes (1993), alcoolique pathétique dans Un crime au paradis (2001), elle suprend encore en incarnant en 2003 une femme-flic à la dérive dans le polar Cette femme-là de Guillaume Nicloux, puis... Marguerite Duras dans J'ai vu tuer Ben Barka (2004), la célèbre psychanalyste dans le téléfilm Françoise Dolto, le désir de vivre (2008) ou encore la concierge discrète et solitaire du Hérisson (2009), adaptation du roman de Muriel Barbery. Josiane Balasko n'en oublie pas pour autant de jouer "la comédie" en tournant pour Gérard Krawczyk (La Vie est à nous !, L'Auberge rouge) ou Jean-Michel Ribes (Musée haut, musée bas, 2008).
Dès le milieu des années 80, Josiane Balasko a révélé un autre de ses talents, celui de réalisatrice. Ses deux premiers opus, Sac de noeuds (1985) et Les Keufs (1989), témoignent de son anticonformisme et de son goût pour la satire sociale. Ce n'est pourtant qu'avec son quatrième long-métrage, Gazon maudit, sur le thème, alors tabou, de l'homosexualité féminine, qu'elle obtient les suffrages de la critique et du public, ainsi que le César du Meilleur scénario en 1995. Interprétant elle-même dans chacun de ses films des personnages hauts en couleurs, Josiane Balasko porte ensuite à l'écran deux de ses pièces de théâtre à succès, Un grand cri d'amour (1998) et L' Ex femme de ma vie (2005), puis son livre Cliente (2008).
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