Né à Dunkerque (d'où le charmant accent de ses sketches de Nordique avec Les Robins des bois) le 26 janvier 1967, Jean-Paul Rouve grandit dans sa ville natale où il effectue ses premiers pas sur scène dans le cadre du Centre Dramatique du Nord-Pas-de-Calais. Après des premières classes convaincantes, il monte (ou descend, selon le sens) à Paris, direction le cours de théâtre de la délicieuse Isabelle Nanty. Non seulement il y apprend son métier, mais il y fait aussi la rencontre de ceux qui deviendront ses futurs sbires des Robins des Bois, à savoir Marina Foïs, Elise Larnicol, Maurice Barthélémy et Pierre-françois Martin-Laval, alias Pef.
Après avoir joué sur scène Diderot, Molière, Ford et Tennessee Williams (souvent dans ses propres mises en scène), le tout jeune comédien apparaît aussi à la télévision dans des téléfilms ("De père inconnu" en 1992) mais surtout dans une série qui lui apporte une certaine célébrité : il est effectivement Léveil, un des gardiens de la paix de la triomphale série "Julie Lescaut". Et puis on le voit aussi dans la sitcom "La famille Sapajou", dans des pubs (pour Tuc, sous la direction de Dominique Farrugia), dans des clips (il est dans "Promise" des Cranberries, réalisé par Olivier Dahan), dans des courts (notamment un tueur en série malchanceux dans Il est difficile de tuer quelqu'un même un lundi), dans des films (des petits rôles dans Serial lover, Karnaval, Trafic d'influence...) mais surtout à la télévision.
En 1997, la troupe des Robins des Bois prend forme, réunie dans un premier temps pour une pièce parodique et rigolote, "Robin des Bois d'à peu près Alexandre Dumas" écrite par Pef et jouée au Théâtre du Splendid. Dominique Farrugia, alors producteur et propriétaire d'une chaîne du câble, Comédie!, craque sur le quintette qui préfère le comique absurde et non-sensique à l'humour qui tache, quintette qu'il débauche fissa direction la télé. C'est ainsi que lesdits Robins des Bois vont enchaîner, de 1998 à 1999, toute une série de sketches dans le cadre de l'émission "La grosse émission" pour Comédie!. Jean-Paul Rouve y sera successivement Will l'Ecarlate, Allan Clark, Enry sans H, le Maître du monde, Mr. Orange, Marcel, le Père Fourras, le Présentateur de Slip ou Pyjama, bref, tous les relous et les fourbes possibles ou imaginables...
Passée de l'ombre à la lumière, la troupe déménage sur Canal+, où les Robins font les belles heures de "Nulle Part Ailleurs" dernière formule, de 1999 à 2001. Dans le même temps, Jean-Paul apparaît dans "H", la sitcom hospitalière de Canal, et trouve des petits rôles de-ci de-là au cinéma, notamment dans Tanguy, où il incarne l'ami de bonne famille dudit Tanguy, et dans Le Petit Poucet, dans le rôle d'un cavalier de la Reine.
A partir de 2001, place au second rôle de premier plan, avec celui de Paul-André Lamour, infâme écrivaillon collabo qui sème la zizanie chez Monsieur Batignole, sous les traits du Romain Caius Antivirus dans Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, en shérif loser de la petite ville sans histoire de Bornsville dans Mais qui a tué Pamela Rose ?, en prof de gym comme on n'en fait plus dans Moi César, 10 ans 1/2, 1,39 m, en comédien refusant de jouer avec Laurent Baffie dans Les Clefs de bagnole et néandertalien étalant sa blonde (si, si) chevelure dans RRRrrrr !!!, avant de rappliquer en sosie de Michel Polnareff plus vraie que nature, aux côtés de Benoît Poelvoorde, dans Podium.
Dès lors, ses apparitions sont, s'il le fallait, un gage de qualité pour les films qu'il interprète : un petit facteur tout terrain dans Un long dimanche de fiançailles, un pote un peu fourbe dans Un petit jeu sans conséquence, un artiste pseudo maudit, méritant un bon coup de pied au cul dans Boudu, un Claude timide et insipide en quête de l'âme sœur, premier rôle du très joli Je préfère qu'on reste amis face à Gérard Depardieu et enfin Gustave, agriculteur de l’Allier qui recueille un enfant turbulent dans Le temps des porte-plumes. Avant d’incarner un autre paternel au début de l’année 2007 – et pas un des moindres puisqu’il s’agira de celui d’Edith Piaf pour La Môme - il retrouve aujourd’hui le duo Toledano-Nakache pour leur deuxième long métrage Nos jours heureux, film évocateur de l’ambiance agitée des colonies de vacances.
|