Fils d'un vétérinaire, Jean-Hugues Anglade est né le 29 juillet 1955, à Thouars (Deux-Sèvres). Seule la musique le passionne vraiment durant son adolescence. Et lorsqu'il monte à Paris en 1975 pour se présenter au concours du Conservatoire National d'Art Dramatique, il n'a même jamais mis les pieds dans une salle de théâtre. Il est cependant admis dans la classe d'Antoine Vitez qui l'engage, à l'issue des trois ans de cours, pour "Bérénice ", de Jean Racine (1978). A la même époque, Jean-Hugues Anglade décroche quelques petits emplois à la télévision dans une dramatique de Michel Polac, "Un comique né " (1977), puis dans "La peau de chagrin " adaptée d'Honoré de Balzac par Michel Favart (1978), ou dans "Par ordre du Roi " de Michel Mitrani (1979). Il met en scène lui-même avec sa compagnie, pour le Festival d'Avignon, " Scènes de chasse en Bavière ", pièce de Martin Speer dont Peter Fleischmann a tiré un film homonyme en 1969. En 1981, il joue au théâtre "l'Illusion comique ", de Pierre Corneille, sous la direction d'un collaborateur de Patrice Chéreau, Pierre Romans. Dans la foulée, il fait ses débuts au cinéma dans L'INDISCRÉTION de Pierre Lary, une première tentative qui ne lui laissera pas un bon souvenir, de son propre aveu, ainsi que par la suite, ses rôles dans LA DIAGONALE DU FOU ou LES LOUPS ENTRE EUX. En revanche, L'HOMME BLESSÉ lui offre d'emblée un premier rôle de choix, en la personne d'Henri, jeune homme troublé par la sensualité d'un homosexuel de rencontre. Nommé aux Césars 1984 du Meilleur Espoir, pour la première fois, Jean-Hugues Anglade sera encore nommé trois fois aux Césars, durant les années suivantes. Suit un retour sur les planches pour monter "Great Britain ", d'Edward Bond, au théâtre des Amandiers de Nanterre. L'année suivante, Luc Besson lui propose, outre d'être son "roller " pour SUBWAY, de réaliser - comme son rôle ne nécessite que 25 jours de tournage sur les quatre mois prévus - un reportage sur celui-ci. Jean-Hugues Anglade accepte, mais sa participation au film l'enchante tellement que cet essai assouvit ses envies de réalisation. Il ne désire plus désormais se consacrer qu'au métier d'acteur. Par chance, Jean-Jacques Beineix lui offre le rôle en or de Zorg, écrivain à la quête de son identité et en proie aux affres de l'amour fou dans 37°2 LE MATIN. Pour le faire, Jean-Hugues Anglade renonce à deux autres projets : RUE DU DÉPART de Tony Gatlif et HÉROÏNE de Paul Mayesberg. Avant le film de Beineix, il a également refusé TROIS HOMMES ET UN COUFFIN de Coline Serreau et ensuite, LES MOIS D'AVRIL SONT MEURTRIERS de Laurent Heynemann. Fort du succès de BETTY BLUE - c'est le titre étranger de 37°2 - outre-Atlantique. Jean-Hugues Anglade y séjourne un temps et échafaude un projet inabouti avec Madonna. Puis il revient en France interpréter un jeune interne des hôpitaux, amoureux de la même femme que son patron, dans MALADIE D'AMOUR. Sélectif, il choisit ensuite d'incarner le héros sans nom du roman à succès d'Antoine Tabucchi : "Nocturne Indien". Enfin, l'année 1990 lui offre un beau doublé: l'ami insouciant d'une Anne Parillaud survoltée dans NIKITA et l'amant de Marie Trintignant dans NUIT D'ÉTÉ EN VILLE, tourné en studio en l'espace de 18 jours. A propos de son métier, il déclarait en 1987, au magazine "Studio " : "Luc Besson m'a dit un jour un truc qui m'est resté: "L'essentiel n'est pas d'avoir 19 sur 20 à chaque prise. L'essentiel est de faire une belle moyenne. Tu peux avoir 13 puis 17 le lendemain et tu verras que tout se passera très bien. Le résultat sera beaucoup plus harmonieux. " Il a raison. Un filin n'étanche aucune soif il n'étanche rien. Il ne provoque que le désir d'en refaire un autre. Et à chaque fois, on se fait bluffer. Parce qu'on est persuadé qu'on va atteindre le bonheur et la plénitude. " Par ailleurs Jean-Hugues Anglade est un admirateur inconditionnel des Beatles et de Prince.
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