Jacques Audiard, né le 30 avril 1952, est le fils du célèbre dialoguiste (et réalisateur) Michel Audiard. Il débute dans la profession non comme scénariste, mais comme monteur, passant à l'écriture de scénarios dès le début des années 80, collaborant entre autres avec Georges Lautner (Le professionnel), Denys Granier-Deferre (Réveillon chez Bob), Claude Miller (Mortelle randonnée), Jérôme Boivin (Baxter), Elisabeth Rappeneau (Fréquence meurtre) ou Ariel Zeitoun (Saxo). Eclectique dans les genres qu'ils abordent, ces films ont néanmoins tous un point commun : une atmosphère noire, un humour caustique et décalé, et une vision un peu désespérée (mais pas trop) de la condition humaine. Passé à la mise en scène en 1994, Jacques Audiard reste dans cette veine opaque et sombre avec Regarde les hommes tomber, un premier film brillant, sorte de road-movie initiatique entre deux hommes que tout sépare, un acharné du jeu vieillissant et aigri et un jeune homme un peu simple, qui nourrit à l'égard du premier une sorte d'admiration filiale teintée d'ambivalence sexuelle. Mathieu Kassovitz y révèle ses talents de comédien, tandis que Jean-Louis Trintignant développe une fois de plus, et avec brio, ce profil amer et misanthrope qu'il connaît depuis plusiers années. Le film décroche le Prix Georges-Sadoul et le César du Meilleur premier film en 1994. Pour son deuxième film, Un héros très discret, Jacques Audiard adapte un roman de Jean-François Deniau, qui prend pour personnage central un anonyme (à nouveau Mathieu Kassovitz dans le rôle principal) qui, dans le chaos de la Seconde Guerre mondiale, parvient à se constituer frauduleusement un passé de résistant. A nouveau très abouti sur le plan du récit, ce film laisse présager en Jacques Audiard un grand réalisateur, qui mettra pourtant près de cinq ans à réaliser son film suivant, Sur mes lèvres, un polar noir mettant en scène Vincent Cassel et Emmanuelle Devos.
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