Hou Hsiao-hsien est né le 8 avril 1947 à Meixian, en Chine. Un an plus tard, il part avec sa famille pour Taïwan : il passera toute son enfance et son adolescence à Hualien, sur la côte est de la petite île. Son père meurt alors qu'il a 12 ans et sa mère succombe d'un cancer de la gorge en 1965, année où il obtient son diplôme de fin d'études secondaires. En 1969, libéré du service militaire, Hou Hsiao-hsien s'inscrit à l'Académie Nationale des Arts de Taïwan pour étudier le cinéma. Diplômé en 1972, il exerce divers petits métiers (il vend notamment des calculatrices) avant de se consacrer au cinéma, d'abord en travaillant comme script-boy, puis comme assistant réalisateur de Li Hsing et Lai Cheng-ying, pour lesquels il écrit aussi des scénarios. Quelque temps plus tard, il s'associe au directeur de la photographie Chen Kun-hou et se lance dans la mise en scène. Son premier film, Cute Girls, est réalisé en 1980. Son troisième film, The Green, Green Grass of Home (une comédie), est nommé aux Golden Horse Awards, l'équivalent taïwanais des Oscars. Mais le jeune réalisateur n'attire l'attention internationale qu'à partir de ses deux films suivants : Les garçons de Fengkuei et Un été chez grand-père, tous deux sélectionnés au Festival des Trois Continents de Nantes. Le film autobiographique Un temps pour vivre, un temps pour mourir (qui ne sortira en France qu'en 1999), lui permet de remporter le Prix de la Critique internationale au Festival de Berlin en 1985. Poussières dans le vent et The Nile's Daughter le font reconnaître comme un des cinéastes les plus innovateurs du monde. En 1989, La cité des douleurs, remporte le Lion d'or au Festival de Venise, tandis que Le maître des marionnettes remporte le Prix du jury au Festival de Cannes en 1993. Un festival où il reviendra désormais fidèlement : Good Men, Good Women en 1995, Goodbye South Goodbye en 1996, Les fleurs de Shanghai en 1998 et aujourd'hui Millennium Mambo. Un film qui s'éloigne de la fibre contemplative, élégiaque, empreinte de souvenirs d'enfance qui ont fait la marque et l'empreinte de Hou Hsiao-hsien. Olivier Assayas, fidèle admirateur, lui a consacré, en 1998, un documentaire sorti en salles, intitulé HHH.
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