Né le 15 novembre 1967 à Paris, François Ozon entre au département réalisation de la Femis en 1990 après avoir obtenu une maîtrise de Cinéma à Paris I et tourné une trentaine de films en Super-8. Après sa sortie de la Femis, il commence à réaliser des courts métrages en 35 mm, la plupart remarqués dans divers festivals (Victor, Une rose entre nous, Action vérité, La petite mort, Scènes de lit...). Parmi les plus acclamés, Une robe d'été, sélectionné à la Semaine de la Critique à Cannes en 1996, remporte de nombreux prix et sort en salles en 1997, en complément de programme de Regarde la mer, un moyen métrage glaçant qui fit grincer de nombreuses dents. Touche-à-tout, Ozon suit Lionel Jospin durant la campagne des présidentielles en 1995 pour aboutir à un documentaire intitulé "Jospin s'éclaire". Mais Ozon devient surtout le meneur de file d'une nouvelle catégories de cinéastes : foncièrement intellectuel et très au fait de la technique cinématographique, il manie aussi avec une certaine dextérité l'humour noir, la provocation et la dérision. Regarde la mer frappe ainsi par son sens du cadrage, par sa noirceur et sa violence intérieure, et Sitcom, son premier long métrage, exacerbe les tensions au sein d'une famille bourgeoise jusqu'au point de rupture. Le ton est badin, les situations abominables. Serait-ce là la patte Ozon ? Oui, si l'on en juge avec le film suivant, Les amants criminels, conte de fée tordu avec Hansel et Gretel serial-killers dévorés (ou presque) par un ogre au fond d'un bois. Le film déroute, ne séduit pas les foules, mais Ozon a su imposer un ton unique, que le huis clos Gouttes d'eau sur pierres brûlantes, d'après une pièce de Fassbinder, ne vient pas contredire.
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