C'est après avoir flashé sur le cinéma à la vision de Taxi driver alors qu'il était encore adolescent, que Fabien Onteniente, né en 1958, abandonne des études d'optique pour réaliser son premier court métrage en 8 mm. Par la suite, il joue dans des films d'amis, prend des cours d'art dramatique avec John Strasberg, tourne dans de petits rôles pour la télévision... Devenu secrétaire adjoint de la SACD (Société des Auteurs Compositeurs), Fabien Onteniente se met rapidement à l'écriture de scénarios, d'abord avec deux courts métrages, Le perroquet des îles, sélectionné aux César en 1984, puis avec Grand Khalife dans la quatrième, réalisé par Rémi Laurent en 1988. En 1989, Onteniente passe à la réalisation avec un reportage, "Qui se cache derrière François Mitterrand ?", diffusé sur Canal+ et Antenne 2. En 1990, il réalise son premier court, Bobby et l'aspirateur (Grand Prix au Festival de La Clusaz), suivi, l'année suivante, par un premier long, A la vitesse d'un cheval au galop, virée cocasse d'un car de personnes âgées décidées à aller voir le Mont-Saint-Michel coûte que coûte. En 1995, son deuxième long, Tom est tout seul, met Florent Pagny en vedette dans un film dont le cœur de l'action est un lavomatic’ parisien. Le succès est encore tout relatif, et Fabien passe à la télévision, où il tourne, pour M6, "Le tuteur" (sur un scénario de l'actrice Julie Jézéquel). Son troisième film, Grève party, toujours dans une mouvance “cinéma de quartier”, populaire et bon enfant, prend cette fois pour cadre le coin de la Montagne-Sainte-Geneviève, à Paris. Sur fond de comédie sociale et vaguement libertaire, les interrogations de personnages sur le couple et sur la reconquête de soi font le charme de cette comédie acidulée qui, une fois de plus, ne défraya pas les colonnes du box-office. Avec le pétaradant Jet Set en revanche, Onteniente inverse enfin la tendance : prenant d'assaut les milieux chics et branchés de la capitale, il réalise un film “phénomène de société” où brillent les performances de Samuel Le Bihan en prolétaire se faisant passer pour un riche héritier italien, et Lambert Wilson en aristo décadent à la Emmanuel de Brantes. Joli carton au box-office. Après ce gros succès, Fabien Onteniente revient avec la comédie Trois zéros, ou il conte les déboires d'un jeune footballeur hongrois encadré par un coach singulier et par un manager sur le retour. Aujourd’hui People, sorte de séquelle sans l’être de Jet Set, compte bien faire aussi bien, si ce n’est mieux, que son aînée, il a donc troqué dans les rôles principaux le gentil Le Bihan pour le truculent José Garcia et le dandy Wilson pour le dandyssime, Rupert Everett. Avec ça, strass et champagne ne peuvent être qu’au rendez-vous !
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