Comédienne de théâtre, Emmanuelle Riva fait une première apparition au cinéma en 1958 dans Les Grandes Familles de Denys de La Patellière. L'année suivante, elle est révélée par Alain Resnais qui lui offre le rôle principal de son premier long-métrage, Hiroshima mon amour, écrit par Marguerite Duras. Dans ce film-charnière qui évoque les traumatismes de la Seconde Guerre mondiale à travers la rencontre d'une actrice française et d'un architecte japonais, Emmanuelle Riva impose une voix et un physique singuliers qui bouleversent les cinéphiles. La même année, elle tourne, sur un sujet proche, le controversé Kapo de Gillo Pontecorvo. Jean-Pierre Melville qui l'engage pour Leon Morin, prêtre en 1961, et Georges Franju qui la fait tourner dans Therese Desqueyroux, pour lequel elle obtient en 1962 le Prix d'interprétation féminine à Venise, sont les autres rencontres marquantes de l'actrice qui, par la suite, ne trouvera que rarement des rôles à la hauteur de cet impressionnant début de carrière. Elle poursuit néanmoins son parcours exigeant, tournant sous la direction de réalisateurs à la forte personnalité, comme Fernando Arrabal, Jean-Pierre Mocky, Marco Bellocchio ou encore Philippe Garrel. Si l'actrice privilégie un cinéma littéraire (elle tourne une adaptation de La Modification de Michel Butor), on la retrouve également dans un film plus populaire, mais au sujet délicat, Les Risques du métier d'André Cayatte. A partir des années 90, outre sa composition de chef de famille dans Loin du Bresil, Emmanuelle Riva retient l'attention dans de beaux seconds rôles de vieille dame indigne dans C'est la vie et Vénus beauté. Dans les années qui suivent, elle se balade de comédies (Je ne dis pas non, Le Skylab), en drames (Mon fils à moi, Le Grand alibi, Un homme et son chien) et fait un détour par le petit écran pour l'adaptation télévisuelle de Vénus beauté.
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