Né le 29 avril 1957, à Londres, d'une famille d'artistes (son père était le poète Cecil Day-Lewis et son grand-père était le directeur des studios de cinéma Ealing), Daniel Michael Blake Day-Lewis étudie l'art dramatique à la Bristol Old Vic School, puis effectue ses débuts au cinéma à l'âge de 14 ans (et sans que son nom apparaisse au générique) dans Un dimanche comme les autres, avec Murray Head, dans le rôle d'un jeune voyou. Pendant la décennie suivante, Day-Lewis délaisse pourtant totalement le cinéma pour se consacrer à la scène, toujours au sein de la Bristol Old Vic et de la Royal Shakespeare Company. Il retrouvera le chemin des studios en 1982, pour un petit rôle dans la superproduction de Richard Attenborough, Ghandi. On le voit, toujours la même année (1982), à la télévision dans "Frost in May" et "How Many Miles to Babylon ?". Omniprésent au théâtre, ses performances les plus remarquées incluent entre autres "Another Country" (1982-83), "Dracula" (1984), et "Futurists" (1986). En 1986, Roger Donaldson lui offre son premier vrai second rôle dans Le Bounty, rapidement suivi par un premier rôle dans ce qui devait à l'origine n'être diffusé qu'à la télévision, mais qui sera en fait un triomphe au box-office international, My beautiful laundrette de Stephen Frears. Avec un charisme qui n'appartient qu'à lui, il incarne un délinquant qui tombe amoureux d'un Pakistanais propriétaire d'un lavomatic. La hasard fait que son film suivant, le très beau drame en costumes Chambre avec vue, sorte à New York le même jour que le film de Frears, mettant la critique et le public local devant l'évidence d'un réel talent émergeant de la scène londonienne. Son physique sombre et romantique, son implication totale dans ses rôles font alors de lui un acteur extrêmement bien coté. Néanmoins, du prétendant amidonné de Chambre avec vue à l'handicapé qui ne peut s'exprimer qu'avec les doigts d'un seul pied dans My left foot, Daniel Day-Lewis marque une nette préférence pour les rôles de composition extrêmes, et n'apparaît jamais dans plus d'un film par an, quand il ne prend pas plusieurs années sabbatiques d'affilée. Eclectique, exigeant, on le dit de tempérament imprévisible, aux confins d'une certaine folie, entièrement dévoué aux personnages qu'il choisit d'incarner. On le découvre musclé et hyper-physique dans Le dernier des Mohicans, d'après le roman de Fenimore Cooper, puis muré dans le secret du Temps de l'inncocence de Scorsese, militant politique irlandais injustement condamné à une longue peine de prison dans Au nom du père, puis prêtre accusé de sorcellerie dans La chasse aux sorcières (une adaptation du roman "Les sorcières de Salem" d'Arthur Miller) et enfin à nouveau activiste irlandais et ex-taulard qui revient à la boxe pour reconquérir son titre dans The boxer. Il va sans dire qu'au cours de sa carrière, Daniel Day-Lewis a accumulé les récompenses : Outre avoir reçu le Prix du Meilleur second rôle par la critique new-yorkaise pour sa prestation sur scène dans "Futurists", Daniel Day-Lewis a reçu l'Oscar du Meilleur acteur pour son rôle dans My left foot, et a été nominé aux Golden Globes pour ce même film. Il sera à nouveau nominé dans les deux récompenses pour sa prestation dans Au nom du père. Alors qu'il a abandonné le théâtre depuis la fin des années 80 (après s'être retiré de la production d'"Hamlet" pour cause d'épuisement), c'est un silence de cinq ans qui accompagne ce dernier film : père du deuxième enfant d'Isabelle Adjani, il se retire de la scène et devient cordonnier à Belfast. Ainsi le veut du moins la légende, qui dit aussi que Martin Scorsese a dû user de tous ses dons de persuasion pour lui faire reprendre le rôle abandonné par Robert De Niro dans Gangs of New York. Celui de Bill the Butcher, terrifiant chef de gang dans le New York misérable de 1863, dont le personnage joué par Leonardo DiCaprio va vouloir à tout prix se venger.
Trois années sabbatiques plus tard, Day-Lewis accepte à nouveau de revenir au cinéma, cette fois-ci pour les beaux yeux de sa réalisatrice de femme, Rebbeca Miller. Il campe aujourd’hui un père célibataire ex-hippie, condamné par la maladie, qui tente d’aménager un avenir à sa fille unique devenue adolescente avec qui il a vécu seul, sur une île, depuis sa naissance dans The Ballad of Jack & Rose. Quant à nous, on espère le revoir avant trois ans…
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