Né d'une mère d'origine italienne et d'un père colonel de l'armée britannique, Christopher Lee poursuit des études à Wellington avant de devenir garçon de bureau à La City. Engagé à la RAF au début de la guerre, il combat en Afrique du Sud. Cousin de Ian Fleming, le créateur littéraire de James Bond, il intègre ensuite l'Intelligence Service. De retour à la vie civile, Christopher Lee se consacre au théâtre, qu'il ne délaissera jamais, et apparaît au cinéma dans des rôles secondaires, après un début en 1948 dans L' Etrange rendez-vous.
En 1957, Christopher Lee décroche le rôle de la créature dans Frankenstein s'est échappé de Terence Fisher. A cette occasion, il fait la connaissance de l'acteur Peter Cushing. Les deux comédiens partageront l'affiche de quelque vingt-cinq productions, placées pour la plupart sous le signe de Terence Fisher et de la Hammer Film, compagnie de production britannique qui initie le renouveau du cinéma fantastique en s'inspirant des monstres célèbres d'Universal tels que La Momie, Frankenstein ou Dracula.
En 1958, Terence Fisher confie à Lee le rôle de Dracula (Le Cauchemar de Dracula), une composition qui le rend mondialement célèbre. Sensuel et séducteur, son Dracula contraste avec les compositions à la limite de la caricature de Bela Lugosi ou de Lon Chaney Jr.. Christopher Lee incarne à onze reprises le rôle du Comte des Carpates, dont deux fois sous la direction de Fisher (Dracula, Prince des Tenebres). Face à lui, Peter Cushing interprète le Dr. Van Helsing. En 1959, Terence Fisher lui confie le rôle de la Momie dans La Malediction des pharaons. La même année, il fait appel à lui pour Le Chien des Baskerville pour le retrouver en 1962 dans le rôle de Sherlock Holmes (Sherlock Holmes et le collier de la mort). Au total, Fisher dirige douze fois Christopher Lee.
Habitué aux rôles machiavéliques (Lee est un parfait Fu Manchu à cinq reprises et un excellent Scaramanga dans L' Homme au pistolet d'or), le comédien ne dédaigne pas pour autant la comédie. Invité à plusieurs reprises au Saturday Night Live, il est irrésistible en Sherlock Holmes pitoyable et incompétent, parodiant l'un des rôles qui fit sa gloire à la télévision comme au cinéma. Il promène également sa haute stature dans Dracula père et fils, loufoquerie autour du mythe signée Edouard Molinaro en 1976.
Après les deux décennies difficiles (1980 et 1990), où il alterne le pire et le meilleur, émaillées du Retour des mousquetaires de Richard Lester en 1989 (où il reprend le rôle de Rochefort qu'il incarnait 16 ans plus tôt dans Les Trois Mousquetaires), Christopher Lee suscite l'admiration et la curiosité d'une nouvelle génération de cinéastes. Ainsi, Steven Spielberg l'engage pour endosser l'habit d'un officiel nazi dans 1941 (1979) et Tim Burton pour incarner un terrible juge dans Sleepy Hollow, la légende du cavalier sans tête (1999). Le cinéaste déjanté lui offre un autre rôle sombre en celui du père dentiste de Willy Wonka dans Charlie et la chocolaterie (2005), avant de lui confier, la même année, la voix du Pasteur Galswells dans Les Noces funèbres, puis celle de l'effrayant Jabberwocky dans Alice au Pays des Merveilles (2010).
Toujours en grâce à Hollywood, Christopher Lee apparaît à l'affiche de deux des plus grandes sagas de ces dernières années: il incarne ainsi le Comte Dooku dans Star wars : épisode II - Attack of the clones (2002) qui fait basculer Anakin Skywalker du côté obscur de la force dans Star Wars : Episode III - La Revanche des Sith (2005), et double son personnage dans le dessin animé adapté du film, Star Wars: The Clone Wars (2008). Il campe également le mage Saroumane, corrompu par le Seigneur du Mal, Sauron, dans la trilogie au succès mondial, Le Seigneur des Anneaux signée Peter Jackson.
De passage en France en 2003, Christopher Lee fait un détour par le thriller Les Rivières pourpres 2 - les anges de l'apocalypse, puis se tourne de nouveau vers le genre fantastique dans A la croisée des mondes : la boussole d'or en 2007. Se consacrant également à son autre passion, la musique, il sort un album solo, By the Sword and the Cross, sous le nom de Charlemagne, avant de faire un saut du côté de la production indépendante dans Eyes of War du réalisateur bosniaque oscarisé en 2002 pour No Man's Land, Danis Tanovic, aux côtés de Colin Farrell.
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