Née en 1976 en Argentine, Bérénice Bejo, fille du cinéaste Miguel Bejo, déménage en France avec toute sa famille à l'âge de 3 ans. Après avoir fait ses premières armes dans des cours de théâtre, elle fait un passage par le court, la télévision (la série "Un et un font six") pour embrayer à 18 ans avec Les sœurs Hamlet, où elle se retrouve en tête d'affiche dans la peau d'une adolescente entraînée avec sa sœur dans une errance nocturne. Suivront deux autres films tout aussi âpres et malheureusement voués à une audience confidentielle : La captive, de Chantal Akerman, librement adapté du roman de Proust, où Bérénice se livre en quelques minutes à une démonstration lesbienne sous l'œil égrillard de Stanislas Mehrar, puis Passionnément, incursion de Bruno Nuytten dans le drame intimiste qui ne retrouve pas, loin s'en faut, la flamme de son Camille Claudel. C'est véritablement avec Meilleur espoir féminin (qui porte bien son titre, puisque Bérénice a été nommée aux César dans cette catégorie) que la jeune actrice connaît son premier succès public et embobine avec son air mutin un Gérard Jugnot, brave coiffeur dépassé par les débuts d'actrice de sa fifille. La revoilà ensuite là où ne l'attendait pas : dans Chevalier, une giga-production américaine modernisant les joutes moyen-âgeuses, elle se métamorphose en princesse et fait craquer Heath Ledger. L'expérience reste pour l'instant sans suite, puisque Bérénice Bejo enchaîne avec Comme un avion, où elle s'adapte à merveille au rythme hystérisant de la tragi-comédie de Marie-France Pisier, puis aujourd'hui avec 24 heures de la vie d'une femme, où elle assure en tandem avec Michel Serrault, le contrepoint contemporain aux tourments féministes dépeints par Stefan Zweig.
|