Né en 1964 en Nouvelle-Zélande, Andrew Niccol se décrit lui-même comme un nomade qui a trouvé sa voie dans le cinéma, alors qu'il séjournait à Londres. Il y est en effet devenu un scénariste et un très recherché réalisateur de films publicitaires, et ceci pendant quasiment une dizaine d'années. Il s'établit ensuite à Los Angeles pour y faire des films qui “durent plus longtemps que soixante secondes”, selon ses propres termes. Il y fait la connaissance du producteur à succès, Scott Rudin, à qui il propose un scénario en or : la vie et l'œuvre d'un Américain moyen, filmé 24h sur 24 dans l'enceinte d'un gigantesque studio, à son insu mais pour le plus grand bonheur de millions de télespectateurs. Et ce qui restera comme l'un des scénarios les plus brillants de ces dernières années devient The Truman Show, dont Scott Rudin craint de confier la réalisation au débutant, surtout lorsque Jim Carrey débarque sur le projet et que le budget atteint les soixante millions de dollars. C'est finalement Peter Weir qui s'acquitte, très honorablement, de la tâche : la fable cruelle est un triomphe et justice est rendue à Andrew Niccol qui récolte une pluie de récompenses (dont une nomination aux Golden Globes et aux Oscars). Mais les plus avertis avaient déjà repéré le bonhomme, qui après avoir lâché ce premier scénario, avait pris sa revanche en tournant son premier long métrage, Bienvenue à Gattaca. Encore un choc. Entre drame, science-fiction et polar, avec une maîtrise visuelle éblouissante, Niccol s'attaquait à la sélection génétique à travers l'histoire d'un homme “déficient” qui se fait passer pour autre afin de réaliser son rêve : s'envoler vers les étoiles. Dépossession de soi, revers des progrès technologiques, manipulation des apparences, autant de thèmes chers à cet auteur-né que l'on retrouve en filigrane, mais sur un mode nettement plus léger, dans S1m0ne, qu'Andrew Niccol a écrit, produit et réalisé.
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