Deuxième d’une famille de six enfants, Alexander Rae Baldwin III naît à Massapequa, bourgade de Long Island, dans l’État de New York, le 3 mars 1958. Son grand-père est un célèbre avocat et son père, Alexander Rae Baldwin II, un professeur respecté. Doté d’un quotient intellectuel au-dessus de la moyenne, il fait des études poussées de droit et de sciences politiques à la George Washington University. Athlète complet, il pratique également de nombreux sports, ce qui lui permettra, lorsqu’il sera acteur, de réaliser lui-même la plupart de ses cascades. Très tôt, il est attiré par le cinéma. À sept ans, il réalise et interprète un film amateur sur Frankenstein. Après ses études «sérieuses», il suit des cours d’art dramatique à l’université de New York et s’initie à la méthode de l’Actor’s Studio sous la tutelle de Lee Strasberg. Il ne méprise pas la télévision, qu’il considère comme une bonne école. On le voit notamment dans «The Doctors» et «Knots Landing». Il préfère cependant la rigueur du théâtre et se produit régulièrement sur scène à Broadway («Serious Money», «La mégère apprivoisée»…). Tout au long de sa carrière, il obtiendra dans ce domaine plusieurs récompenses : le Theatre World Award en 1986 pour «Loot» de Joe Orton, l’Obie Award en 1990 pour «Prelude to a Kiss», qu’il reprendra l’année suivante au cinéma, et enfin une nomination au Tony Award pour «Un tramway nommé Désir». Au cinéma, il débute dans FOREVER, LULU, pâle imitation, par le réalisateur israélien Amos Kollek, de RECHERCHE SUSAN DÉSESPÉRÉMENT. Mais, dès l’année suivante, on le remarque en mafioso époux de Michelle Pfeiffer dans VEUVE MAIS PAS TROP de Jonathan Demme, qui l’a choisi de préférence à Ray Liotta. Intelligent et plein d’humour, il s’amusera à décliner ce personnage de beau garçon volontiers macho et pas très futé à travers une série de comédies (le compagnon infidèle de Melanie Griffith dans WORKING GIRL, le mari de Geena Davis dans BEETLEJUICE…). Ses apparitions dans des emplois secondaires ne passent pas inaperçus : le cousin prédicateur de Jerry Lee Lewis dans GREAT BALLS OF FIRE !, le producteur de radio dans TALK RADIO d’Oliver Stone, lequel voit en lui «un Cary Grant prolétaire». En 1990, après avoir refusé ALWAYS de Steven Spielberg et HENRY & JUNE de Philip Kaufman, il accepte, avec quelques réticences, le rôle de l’analyste de la CIA Jack Ryan dans À LA POURSUITE D’OCTOBRE ROUGE, que Harrison Ford venait de refuser. Le film fait de lui une vedette. On lui offre 4 millions de dollars pour tourner la suite, JEUX DE GUERRE; il en exige 4 et demi et n’en démord pas. Du coup, les producteurs préfèrent embaucher Harrison Ford… pour 9 millions de dollars (mais il est plus connu). En 1991, Baldwin rencontre Kim Basinger sur le tournage de LA CHANTEUSE ET LE MILLIARDAIRE. Jusqu’alors réputé (de même que ses frères acteurs William et Stephen) pour ses bonnes fortunes féminines, il tombe sous son charme et l’épouse. Trois ans plus tard, il tournera de nouveau avec elle dans GUET-APENS, remake du film de Sam Peckinpah avec Steve McQueen et Ali MacGraw. Exigeant, tatillon, très critique vis à vis de lui-même, il s’est forgé, au fil des années, une réputation d’acteur difficile. Néanmoins, des réalisateurs de renom continuent de le réclamer (ainsi Woody Allen pour ALICE) et ses prestations, quoique brèves, restent inoubliables, comme dans la scène d’ouverture de GLENGARRY (qui n’existait pas dans la pièce d’origine). Par ailleurs, il se dépense sans compter pour diverses causes écologiques ou humanitaires (Amnesty International); démocrate convaincu, il a également milité, lors de l’élection présidentielle, en faveur de Bill Clinton.
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